Figurante parmi "Les Figurants" pour ICAM PRODUCTIONS

Tout commence le vendredi 26 mai dernier en feuilletant le journal à la radio comme tous les jours. Un article en page Sarreguemines attire mon attention. Il s'intitule : "Des figurants recherchés par ICAM PRODUCTIONS pour son prochain film".

L'association cinématographique sarregueminoise y lance un casting en vue de recruter les figurants qui joueront dans son prochain court-métrage qui dénonce les conditions de travail...des figurants justement !

Celui-ci durera environ 8 minutes et sera proposé au Short Film Corner, la sélection pour le Festival de Cannes.

Un mail est indiqué pour candidater et là, la personne friande de nouvelles expériences que je suis se dit du tac au tac : "Allez, je tente !"

Après en avoir parlé uniquement à ma "mini-moi" de 12 ans, j'envoie un message électronique à la production sans même penser à y joindre une photo, l'erreur de la novice ! On me réclame donc des clichés quelques jours plus tard et je fournis quelques selfies sans filtre et le portrait de moi qui figure sur la plaquette de présentation de la radio en m'excusant de ne pas disposer de photos réalisées par un professionnel et en demandant de me tenir informée si je dois me déplacer ou non pour le casting qui débute à 13 h le samedi 3 juin au cinéma Forum de Sarreguemines.

Et les jours passent...Le samedi en question à midi, toujours pas de réponse. Vérification de mes spams. Rien. Un peu déçue, j'annonce à ma fille que c'est tant pis, que je ne correspond certainement pas à leurs recherches. Je peste même un peu en disant qu'ils auraient pu répondre, même par la négative. Et la journée continue...Je dépose ma progéniture à sa séance de tir à l'arc et, veille de fête des mères oblige, vers 14h j'attends devant un magasin du centre-ville de Bitche qu'il ouvre afin d'acquérir le petit cadeau qui va bien. Et bien sûr, je dégaine mon téléphone pour patienter. Et là, que vois-je ? Un mail d'ICAM PRODUCTIONS reçu à 12h39 m'indiquant que ma candidature a bien été prise en compte et me rappelant les horaires du casting ! Coup de chaud !

J'achète rapidement le présent pour maman, lui passe un rapide coup de fil pour qu'elle récupère mon enfant, un pschitt de déo sous les bras et me voilà partie...à l'arrache comme on dit !

Quand j'arrive au cinéma, des gens de tous âges font la queue. Même des retraités. Je m'enquiers auprès d'une jeune fille pour savoir si je suis au bon endroit et sympathise rapidement avec elle, de même qu' avec deux jeunes hommes. La demoiselle est déjà passée et attend son ami. L'attente de deux bonnes heures se fait de manière décontractée en discutant et rigolant avec ces jeunes gens, d'une autre génération que la mienne, mais l'espoir reste permis puisque des personnes plus âgées que moi sont également présentes.

Une fois mon tour venu, l'entretien se passe plutôt bien avec l'impression d'être plus détendue que mes interlocuteurs. Normal, ils n'ont pas les mêmes enjeux. Question sur mon éventuelle expérience dans le cinéma ou le théâtre, précision sur le fait que chacun doit se procurer sa tenue pour le tournage, association à petit budget oblige, et demande concernant le rôle souhaité et si j'accepte n'importe quel autre personnage.

Sans savoir ce que réserve l'avenir, car j'ai trouvé l'entrevue très courte par rapport à celle des autres candidats, (mais ça a toujours l'air plus long quand on attend, n'est-ce pas ?), je repars non sans taquiner la directrice de casting, gentillement bien sûr : "N'oubliez pas de me répondre cette fois !" La pauvre avait eu tellement de mails d'un coup...mais mieux vaut tard que jamais...tant que c'est encore dans les temps !

Pile une semaine plus tard, le 10 juin, je découvre un mail de la production alors que je suis avec ma fille au tir à l'arc : je suis retenue pour interpréter le rôle de figuration de l'amie de la propriétaire de la villa dans le film "Les Figurants " ! Youhou ! La petite et moi sommes toutes contentes ! Je n'y croyais pas trop, bonne surprise donc car, même si comme je le dis toujours, il n'y aurait pas eu mort d'homme, j'aurais quand même été déçue de ne pas avoir l'opportunité de vivre cette expérience, je l'avoue. Ce n'est pas un des rôles principaux mais ravie tout de même ! Je renvoie dès le lundi l'autorisation de droit à l'image qui valide définitivement ma participation au tournage puis, dans les jours suivants, j'échange par mail ou par messenger avec la production afin de définir ma tenue vestimentaire... Je fais partie de la figuration vintage et doit porter "une tenue d'été du style piscine assez légère" pour reprendre les mots exacts de la responsable de casting...oh là là c'est parti pour être en maillot de bain !!! Par rapport à l'intitulé de mon rôle et sachant que le film consiste en quelque sorte à un tournage dans le tournage, je m'imagine sur un transat en arrière-plan avec ma partenaire propriétaire de la villa, en mode potiche bourgeoise observant le tournage ayant lieu chez elle, un cocktail à la main. Pas très intéressant mais haut les coeurs, ça sera quand même enrichissant comme expérience...d'autant plus que, comme vous le lirez plus tard, je me trompais !!!!

Le 8 juillet vers 13h , jour de répétition sur le lieu du tournage, j'arrive à l'adresse indiquée, une magnifique villa de luxe sarregueminoise, nommée à juste titre "L'exceptionnel", avec mon cabas contenant maillot de bain blanc à bretelles perlées, kimono long fleuri, sandales dorées à petits talons, bijoux à perles et "diamants" (de pacotille bien sûr !) et lunettes de soleil à verres orangés, en un mot la parfaite tenue de piscine de la bourgeoise des années 80 ! 

Je lance un "bonjour tout le monde !" à toutes les personnes rassemblées sur la terrasse et cherche Jade des yeux, Jade que j'avais rencontrée au casting et avec qui j'ai communiqué via les réseaux sociaux et qui a également été choisie en tant que deuxième photographe, ce qui est vraiment cool (selon l'expression qu'elle utilise elle-même souvent) et plutôt rassurant d'avoir une connaissance à ses côtés quand on arrive dans l'inconnu ! Elle est visiblement en retard, mais mon regard s'arrête sur une belle femme blonde vêtue d'un maillot de bain, d'un short en jean et d'un kimono de plage...ma binôme forcément ! Je m'avance vers elle et lui demande si c'est bien elle qui joue la propriétaire de la villa. Bingo ! Nous nous entendons direct à merveille ! Elle me confie qu'elle pense qu'on a le rôle des potiches blondes (les grands esprits se rencontrent ! Hihi !) et son appréhension par rapport à notre tenue plutôt découverte (alors que franchement, elle est magnifique !).

Jade fait son apparition. Retrouvailles ! Puis on nous demande d'aller revêtir nos tenues de tournage ce que nous faisons avec ma collègue de casting dans le cellier de la villa, un peu à contre-coeur pour ma part car je ne suis pas épilée, ce dont je préviens l'assemblée ! Rires de tous...la glace est brisée !

On nous divise ensuite en deux groupes et on nous convie à suivre une sorte de coach sur la pelouse...dans laquelle mes talons s'enfoncent !!! Nouveaux rires ! En cercle, nous nous présentons chacun notre tour pour faire connaissance et je m'aperçois que des comédiens professionnels figurent parmi nous ! Ensuite, petit jeu ayant pour but de créer une cohésion de groupe sur fond de duels de chifoumi. Chacun débute le jeu en tant qu'oeuf et, à chaque partie gagnée, s'élève successivement au rang de poule, poulet et enfin super-poulet. Moi qui suis mauvaise perdante, je finis bonne dernière en tant que seule poule restante...bouhou !

Puis, place à la relaxation pour faire retomber la pression. La coach nous propose des étirements et des exercices pour nous détendre...je le suis déjà mais j'avoue que tout cela me donne effectivement comme un gros coup de barre ! Envie d'une petite sieste...mais ce n'est pas le moment ! Après nous être désaltéré, il fait très chaud, nous entrons dans le vif du sujet et devons nous mettre en place autour de la piscine, aux endroits indiqués par Thomas SONNEFRAND, le réalisateur et président d'ICAM PRODUCTIONS. Ma partenaire, qui se prénomme Marie, et moi, comprenons à ce moment que nous nous sommes trompées sur notre rôle puisque qu'elle joue la fausse propriétaire de la villa dans le film tourné dans le tournage (c'est un peu compliqué à expliquer, vous comprendrez mieux en voyant le court métrage) qui se trouve également être la mère éplorée du jeune homme assassiné dans le scénario, et moi l'amie qui la console face au deuil qui la frappe ! Exit les potiches, les transats et les cocktails ! Place aux cris, aux pleurs et aux câlins de réconfort ! Ma binôme et moi sommes satisfaites !!! Thomas indique à chacun ce qu'il doit faire et donne l'ordre ultime et désolant au vu de la température étouffante du jour : personne dans la piscine ! Nous en reparlerons mon cher...

Marie et moi sommes un peu inquiètes car les indications ne sont pas précises concernant notre jeu. Nous improvisons donc "comme on le sent" ! Thomas nous reprendra si cela ne convient pas ! Elle pleure dans mes bras, en criant "Mon fils !" et en s'aggrippant à moi. Je la serre, lui dis que je suis là et lui caresse les cheveux et le dos (vue la température caniculaire, nous nous excusons l'une l'autre de transpirer l'une sur l'autre et nous jubilons toutes deux d'être tombées sur quelqu'un de sympa car passer la moitié de l'après-midi à câliner, en sueur qui plus est, quelqu'un qu'on ne connaissait pas juste avant serait peut-être plus difficile si le courant n'était pas passé entre nous !). Je lui chuchote de regarder le cadavre pour que je l'en empêche en mode "ne regarde pas, tu te fais du mal". Autour de nous les autres figurants évoluent en même temps, interprétant chacun leur rôle mais je suis dans le mien, je ne me rends donc pas compte de ce que chacun fait, comme si nous étions seules dans une bulle, d'autant que la personne sensée être le mort n'a pas pu être présente et qu'il faut composer avec une bouée en forme de coeur qui le remplace ! Mais Marie est maman et ça l'aide beaucoup pour son interprétation ! A la fin de chaque essai, le réalisateur conseille sur la façon de jouer ou donne des indications de jeu à l'un ou l'autre. A nous deux, il dit que c'est bien sauf la fois où Marie tente le fait de s'effondrer à genoux au sol de douleur, là Thomas dit non. Nous trouvions cela crédible mais cela poserait certainement problème au niveau du champ lors du tournage d'où son refus. 

Nous rejouons plusieurs fois la scène, mes pieds gonflent et deviennent douloureux dans les sandales pointues à talons mais si je les enlève, je dois restée sur la pointe des pieds car Marie fait facilement une demie tête de plus que moi, je choisis donc le côté pratique au détriment de mon confort ! A un moment, à la demande de Thomas, le médecin légiste vient nous voir pendant la scène et nous dit : "ça va bien se passer !". Déconcentration car non, même si on ne l'entendra pas il ne peut pas nous dire ça ! Le jeune homme est mort, rien ne peut plus bien se passer ! On taquine le comédien en question après coup et lui demandons de venir nous informer, par exemple, qu'il a bel et bien constaté le décès, plus dans le ton !

Et déjà la répétition s'achève...Je dis déjà car l'après-midi, il est environ 17h30, est passée super vite ! Même si je me sens lessivée ! C'était intense ! Beaucoup d'émotions se sont succédées auxquelles se sont ajoutées la volonté de bien faire et la concentration pour bien comprendre le fonctionnement. Et oui, attention autodérision, je suis blonde et si je comprends vite, il a fallu m'expliquer longtemps ce qui était vrai et ce qui était fictif dans ce vrai-faux tournage ! Mais en parlant avec mes collègues figurants je suis rassurée de constater que je n'étais pas un cas isolé !

Quelques bavardages encore avec notamment un acteur jouant un policier habillé en mode men in black dont le partenaire n'arrivera que le jour J...on espère Will Smith du coup pour la blague, et je me renseigne auprès de Thomas qui sera le cadavre, espérant encore que ce soit peut-être celui des jeunes hommes avec lesquels Jade et moi avions sympathisé au casting et dont nous n'avions pas de nouvelles, ni même le prénom d'ailleurs. Moi je ne les retiens jamais de toute façon, quand bien même il nous l'aurait donné !

Une fois changée, à la demande de notre cher Pascal, journaliste de la radio, j'attends que Thomas soit disponible pour une petite interview, (j'en ai déjà réalisée une de Jade plus tôt dans l'après-midi lors d'une pause), et je lui pose quelques questions dont je capture les réponses à l'aide de l'enregistreur vocal de mon téléphone. Elles passeront dans les actus locales de Radio Studio 1 la semaine suivante. (Si vous avez été fidèles à nos programmes, vous les avez sans doute entendues, et sinon rendez-vous sur le site internet et écoutez le podcast des Actus locales du 13 juillet dernier !) 

Je remercie et les derniers membres d'ICAM PRODUCTIONS présents quittent la villa en même temps que moi. Rendez-vous vendredi prochain, le 14 juillet, pour le tournage !

Date judicieusement choisie, même pas besoin de prendre congé !

Le matin du jour J, je vérifie que j'ai bien toutes mes affaires et malgré qu'on nous ai dit qu'il y aurait coiffeuses et maquilleuses sur place, je me maquille machinalement mais laisse sécher mes cheveux naturellement sans même mettre de mousse pour révéler mes boucles, les professionnels auront ainsi carte blanche.

J'arrive à l'heure, 8h45, une performance pour la reine du retard que je suis, mais la motivation est de la partie ! Waouh ! Il y a plus de monde qu'à la répétition ! J'apprendrais plus tard que tous confondus, nous sommes une soixantaine !

Un petit-déjeuner sur le pouce est proposé pour ceux qui le souhaitent et Thomas SONNEFRAND nous donne les consignes pour la journée. Un planning imprimé est même mis à disposition. Ce soir, le tournage doit être bouclé !

La bonne surprise du jour, c'est Rémi, (car il s'appelle Rémi, mystère résolu) le jeune rencontré au casting qui est bel et bien présent et joue un membre de l'équipe technique factice ! Et là encore, retrouvailles !

Je me mets en tenue dans le cellier avec Jade, comme samedi, et nous nous entraidons pour les fermetures de colliers, etc...Nous rejoignons ensuite Marie dans la file qui attend pour le maquillage et la coiffure, qui ont été installés devant le garage de la villa, dans lequel le "cadavre", un beau jeune homme, est déjà entre les mains d'un professionnel.

Nous observons les acteurs et les autres figurants se faire boucler, tresser ou attacher les cheveux en chignon par des coiffeurs et coiffeuses de Wittring et Sarreguemines (on reste local) et passer entre les mains expertes des maquilleuses, ou encore se faire tailler la barbe.

Mais déjà, Louise LALLEMAND, la responsable de casting qui aujourd'hui porte la casquette d'assistante-réalisatrice, appelle la figuration vintage à venir se mettre en place. Elle nous dit que ça n'est pas grave si l'on n'est ni maquillé ni coiffé, que l'on pourra revenir après. 

Je remets vite mes talons et c'est parti ! Par contre, une surprise nous attend ma partenaire et moi. En effet, un protagoniste, qui n'était pas présent à la répétition, s'est rajouté : le bourgeois lourd qui vient profiter de la fragilité de la propriétaire de la villa suite à la perte de son fils pour tenter de la séduire. Oh là là, ça n'était pas prévu ça ! Nous devons donc l'intégrer à notre jeu, cela nous perturbe un peu mais nous nous adaptons assez rapidement finalement.

Comme peu de membres de notre groupe vintage sont déjà maquillés et coiffés, nous pensons que c'est simplement une répétition mais faisons tout de même de notre mieux Marie et moi. On recommence plusieurs fois la scène, Marie pleure et repleure, crie et recrie, se lamente et se relamente. Quant à moi, je console et reconsole, je l'empêche et la réempêche de regarder son fils mort, fusille et refusille du regard les voisines curieuses qui viennent s'agglutiner derrière la rubalise de police. Et toutes deux nous repoussons et re-repoussons avec humeur le dragueur lourdingue ! Quelquepart, c'est jubilatoire ! Il le joue si bien que je me pose la question si ça n'est pas dans ses gênes ! Humour, humour...

Nous nous apprêtons à disposer quand Louise nous demande de rester pour une autre prise, pour le son si ma mémoire est bonne, après laquelle elle nous promet l'accès au maquillage-coiffage.

Lorsque ma binôme et moi arrivons enfin au maquillage justement, Jade est en train de se faire pomponner, jusqu'aux paillettes dans les cheveux. Avec sa petite couette et sa veste en jean aux manches larges, elle est vraiment trop "années 80", c'est parfait ! J'adore son look !

Lorsque notre tour arrive, le coiffeur se renseigne par rapport à la façon de nous coiffer en fonction du personnage que nous interprétons et là, Marie et moi apprenons que ça n'était pas une répétition tout à l'heure, mais une vraie prise puisque la consigne qui arrive par Louise est de ne pas trop changer nos cheveux pour ne pas que cela se remarque suite au plan d'ensemble qui a déjà été tourné !!!

Pour ma part, une des coiffeuses pense que ma chevelure que j'ai juste laisser sécher naturellement fait très bien l'affaire puisque je suis en mode "piscine". Elle n'a effectivement pas tort ! Je suis malgré tout un peu déçue de ne pas bénéficier d'une magnifique coiffure comme mes collègues, mais la personne qui s'occupe de moi me console sans le savoir avec quelques petites tresses plaquées sur le dessus de ma tête qui me conviennent parfaitement, même si avec mes lunettes de soleil à monture blanche ajoutées à mes ondulations floues, je me trouve un petit côté...Polnareff ! Autodérision quand tu nous tiens... Nous sommes pris par le temps, timing serré oblige, du coup on me refait juste un peu le teint, au bas du visage puisque je porte des lunettes de soleil de toute façon, un petit coup de poudre contre la brillance due à la transpiration, une touche d'effet bronzée aux pommettes et un léger gloss sur mes lèvres ! Au passage la maquilleuse qui s'occupe de moi me complimente sur le maquillage des yeux que je me suis fait moi-même à la maison avant de venir. Il ne se verra pas donc aucune importance me direz-vous, mais un compliment fait toujours plaisir, non ?

Pendant ce temps, autour de la piscine, qui est ronde, j'ai omis de vous le préciser, original, non ? Autour de la piscine donc, le tournage se poursuit avec d'autres figurants et acteurs. L'endroit où nous sommes, situé en contrebas ne me permet pas de voir qui et quoi. Quand nous sommes prêtes, nous remontons à la cuisine d'été de la villa, dont la baie vitrée donne sur l'espace scénique où l'équipe technique, la vraie, s'active, mettant en place du matériel professionnel, un rail de travelling entre autres, fourni par Starlight productions d'après ce que j'ai compris. 

Peu après, pause déjeuner. Pizzas géantes et salades au menu. On mange dans la bonne humeur générale, on prend quelques photos et selfies souvenirs entre figurants.

Après-manger, autant vous dire que le gloss de mes lèvres a décampé avant même d'avoir été filmé ! Maquillage tant attendu sitôt disparu ! Mais pour être honnête, ça m'arrange ! Je n'aime pas la sensation quand j'en porte ! Et je ne sais même pas si on me verra plus que quelques secondes dans le fim...je ne suis que figurante parmi "Les Figurants"!

L'après-midi se déroule au rythme des séquences et des différents plans tournés. Tantôt présente dans le champ en mode figurante au repos, discutant de notre scène avec ma partenaire, tantôt en pause réelle car je ne suis pas concernée par la prise, tantôt jouant ma scène avec Marie et Valentin (le dragueur qui porte bien son prénom pour le coup) pour des "focus" comme les appelle Thomas, je passe un excellent moment. Il fait une chaleur moins étouffante qu'à la répétition, plus nuageux, ce qui est appréciable, surtout que ma binôme et moi nous tenons chauds lors des câlins, n'est-ce pas ! Quand je suis "off", je fais plus amples connaissances avec les autres figurants, je déconne avec eux, bonne ambiance, vraiment ! Même si de temps en temps on nous demande de nous taire, lorsqu'une prise nécessite le silence ! Silence sur le plateau, on tourne !

Deux choses m'impressionnent beaucoup lors de cette journée : le jeu d'un des acteurs qui jouent l'assistant-réalisateur (le faux) et qui fait preuve d'un naturel impressionnant (je ne suis pas la seule à en faire la remarque d'ailleurs) et le casting qui colle tellement bien aux personnages, chaque acteur ou figurant a vraiment le physique de l'emploi si je puis dire ! Le légiste, par exemple, a vraiment une tête de médecin, et j'en passe. Super boulot de la part de l'équipe d'ICAM PRODUCTIONS et beau présage pour la suite !

Ce qui est étrange par contre, c'est que par moment, cela paraît long : quand une scène dans laquelle je ne figure pas doit être rejouée 23 fois avant que Thomas SONNEFRAND ne lance le fameux "elle est bonne on la garde !", ou quand j'attends un long moment avant d'avoir à nouveau à jouer par exemple. Mais en même temps, ça passe bien trop vite ! Car les gens avec qui je patiente sont plus intéressants les uns que les autres, désolée je vous ferais bien la liste, mais fidèle à moi-même je n'ai pas retenu tous les prénoms, mais aussi car tout cela se passe dans une bonne humeur constante, y compris de la part des membres de la production et de la technique (VISUALSPECT). Même le preneur de son qui doit avoir bien mal sur la fin à force de tenir la perche à bouts de bras arbore un sourire radieux tout du long ! Et je n'oublierais jamais comme on rit tous à chaque fois que Thomas nous annonce : "Elle est bonne, on la garde, mais on la refait quand même "pour la sécur'" !!!".

Le dernier effort, entre guillemets car la seule chose qui constitue pour moi un effort lors de cette journée est de remettre mes sandales étroites avec mes pieds gonflés par la chaleur et la position debout, le dernier pseudo-effort donc, sont les fameux "focus", durant lesquels Valentin, notre croqueur de diamants, déclenche lui aussi l'hilarité générale en déclamant un mémorable : "Y a pire dans la vie" à la mère éplorée que joue Marie !

Puis les membres d'ICAM PRODUCTIONS vérifie les rushes. C'est dans la boîte !

Une photo de groupe sérieuse, une autre en mode fou-fou et...ce qui devait arriver arrive ! Thomas, notre réalisateur est jeté dans la piscine tout habillé ! Et votre petite Malou ne se prive évidemment pas, sur le ton de la taquinerie bien sûr, de lui faire remarquer qu'on nous avait strictement interdit d'aller dans la piscine, lui en l'occurrence !

Sur ces entrefaits, chacun se change, récupère ses affaires. Certains disparaissent assez vite, d'autres prennent le temps des aurevoirs, ce qui est mon cas ! Surtout avec Marie, Jade et Rémi, alias respectivement propriétaire de la villa, deuxième photographe et membre de l'équipe technique factice, mes rencontres coups de coeur avec qui je suis restée en contact depuis.

Mais on se reverra tous, avec plaisir, pour moi du moins, lors de la projection de tous les films de l'association ICAM PRODUCTIONS prévue en octobre au cinéma Forum de Sarreguemines, avec en clou de la soirée, "Les Figurants", le court-métrage dans lequel j'ai l'immense honneur d'apparaître en tant qu'amie de la propriétaire de la villa et pour lequel je vous ai ici raconté ma première expérience dans le monde du cinéma...La directrice de casting m'a dit quand je suis partie qu'elle penserait à moi pour un prochain tournage...l'espoir reste donc de mise que cela ne soit pas la dernière et si c'est le cas, promis je vous raconterai !